Association Citoyenne de Saint-Pierre, Ile de La Réunion
Des habitants de St-Pierre et de l'île de La Réunion, qui s'expriment. Exceptionnel à La Réunion, une association environnementale libre et indépendante (non subventionnée ni liée à quiconque !)

Rachel et les rascasses du lagon de Saint-Pierre.

Connaissance et respect de notre environnement marin

Et puisque je vous ai précédemment dévoilé le poisson-pierre (Synanceia verrucosa), ce deuxième article est consacré aux rascasses, incluant les ptérois, poissons de la famille des Scorpaenidés, dont les épines et les rayons mous peuvent diffuser un venin douloureux, voire mortel.
Toutefois, ces espèces benthiques (généralement posés sur le fond ou dans des grottes) sont sédentaires et se déplacent donc peu, la nage n’étant pas leur fort. Aussi, ces carnivores sont dotés d’une mâchoire capable de se déployer vivement afin d’attraper la nourriture composée de petits poissons et crustacés passant à leur portée, mais ne deviennent agressifs que s’ils se sentent menacés.

C’est donc par un hommage à un poisson-scorpion diable (scorpaenopsis diabolus), que je vais commencer ...

Le 25 janvier 2011, comme vous pouvez le constater, le mimétisme avec le milieu est surprenant. Cette aptitude de l’organisme à modifier son aspect pour se fondre dans le décor en arborant les mêmes couleurs est nommée homochromie, l’homotypie pousse le souci du détail à imiter les éléments de son environnement. Cette stratégie instinctive lui permet principalement de ne pas effrayer des proies éventuelles mais également de se camoufler de ses prédateurs.


Le 27 janvier 2011, fidèle au poste dans son anfractuosité favorite. Ne le cherchez pas, ce pauvre diable a disparu depuis, malheureuse victime d’un de nos congénères sous prétexte qu’il représentait un danger potentiel. En lieu et place du plaisir qu’il m’offrait, ce sont 4 vilains caleçons accrochés au corail qui se trouvent désormais sur ce site. Bien triste !

La rascasse volante est certainement l’un des poissons les plus majestueux que l’on puisse rencontrer, rarement visible la journée car elle se cache dans les grottes ou les coraux dont elle sort plus volontiers dès la fin du jour pour chasser. Certaines espèces sont très difficiles à distinguer l’une de l’autre, comme le Pterois miles de l’Océan Indien et son jumeau le Pterois volitans présent dans le Pacifique, n’étant pas spécialiste, je m’en tiendrais donc à la distribution pour l’identification.


Poisson-lion (Pterois miles), nous pouvons observer sur le dessus et de gauche à droite les rayons épineux (ressemblant à des plumes), suivis des rayons mous, qui constituent sa nageoire dorsale. Juste en dessous de la base de la queue se trouve les rayons mous de la nageoire anale.

On ne peut qu’admirer la beauté et l’ampleur des nageoires pectorales de ce ptérois
 

Ptérois juvénile

Ptérois à antennes (Pterois antennata), comme ses voisins, un plumet surplombe chacun de ses yeux.
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Il me tient à cœur de rappeler que la nature, généralement bien faite, comporte une chaîne alimentaire : du plancton, ces minuscules animaux (le zooplancton) ou végétaux (phytoplancton) dérivant en pleine eau, en passant par toutes les autres espèces, jusqu’aux prédateurs finals, c’est à dire les gros carnassiers et l’homme qui s’est imposé. Chaque organisme y a sa place et le moindre déséquilibre peut mettre en jeu in fine notre propre survie. Or, en ce début d’année les requins ont encore défrayés la chronique en apparaissant près des côtes et provoquant même des drames humains, c’est bien regrettable, mais c’est peut être aussi l’occasion de nous souvenir de nos responsabilités dans la perturbation de ce milieu, dont le résultat est la disparition progressive de nombreuses espèces, ce que les pêcheurs et les scientifiques constatent chaque jour.


Siphonophore du genre physalia dont les tentacules accrochés au flotteur sont constitués de polypes très urticants, entraînant des brûlures avec possibilité d’arrêt cardiaque, même lorsqu’il est échoué sur la plage !
Ces colonies de zooplancton d’origine pélagique sont ramenées par les courants lors de certaines marées.

Certes, la mer comporte des dangers, d’après mes recherches, 25 attaques de requins sont recensées depuis 1990 à La Réunion, soit statistiquement 1,25 attaques par an en moyenne, heureusement pas toutes mortelles. A titre de comparaison, le baromètre mensuel de l’observatoire de sécurité routière pour notre département mentionne environ 80 blessés par mois, 48 tués en 2009, alors même qu’il existe un Code de la route !
Alors pourquoi ne pas adopter un « Code de bonne conduite dans la mer », en observant un minimum de précautions et en respectant ce monde extraordinaire dont les mystères disparaissent avant même de nous être tous révélés ?


La physalie ressemble à une méduse, toutes deux utilisées ou mangées par d’autres espèces dont certaines tortues, ce qui explique leur confusion avec les sachets plastiques dont sont victimes ces dernières qui ne peuvent les digérer, quand ce n’est pas un dauphin qui s’en retrouve prisonnier avant de se noyer. D’où l’importance de ramasser les sacs qui traînent avant qu’ils ne finissent dans l‘eau.

Saviez-vous que d’immenses plaques de déchets accumulés par les courants marins ont récemment été découvertes dans l’océan Pacifique, d’une superficie totale qui approche les 3,5 millions de km² (plus grande que l’Inde) et d’un poids de 3,5 millions de tonnes ? Il y a dans l’Atlantique aussi au moins une île d’ordures d’une taille équivalente à la France. Est-ce vraiment là l’environnement que nous souhaitons ?

Réalisé et illustré par Rachel Lebatard.
Association Citoyenne de Saint-Pierre, Ile de la Réunion.

acsp le 04.04.11 à 23:50 dans Nature Faune Flore Infos -
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