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Association Citoyenne de Saint-Pierre, Ile de La Réunion
Des habitants de St-Pierre et de l'île de La Réunion, qui s'expriment. Exceptionnel à La Réunion, une association environnementale libre et indépendante (non subventionnée ni liée à quiconque !)

OUI à la Réunion, patrimoine mondial UNESCO. MERCI à toutes et tous qui par leur courageuse et historique mobilisation ont permis la REINTEGRATION de la Plaine des Sables dans le BIEN à classer et veillent à sa préservation. VIGILANCE ! THANK YOU. Merci de nous aider par votre adhésion. VIDEOS : www.youtube.com/channel/UC3-iNdvmvK-bWlMnbYiG4jw et http://www.dailymotion.com/ACSP

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Restauration de l’habitat du gecko de Manapany… les dérives du Conservatoire du Littoral, de l’ONF, et de NOI !

Plainte a été déposée.


Branchages sur terriers de puffins du Pacifique. 2019. Un choc !

Préalable 1 : Pour comprendre nos actions, il faut rappeler que l’Association Citoyenne de Saint-Pierre-REUNION ainsi que l’Association ACPEGES partenaire, sont des associations environnementales Réunionnaises, indépendantes, non subventionnées, non politisées, et ne pratiquent pas le copinage trop souvent en vigueur dans notre île.
Parmi les combats majeurs opérés par ces 2 associations, citons par exemple la sauvegarde de la Plaine des Sables et sa réintégration dans la zone classée au Patrimoine mondial, la sauvegarde du site de Grand-Anse face à un projet d’aménagement initial rejeté par la population, la sauvegarde de la forêt d’Etang-Salé face au projet d’extension du golf … etc. Ces combats victorieux bénéficient chaque jour à l’ensemble de la population qui doit rester vigilante.

Préalable 2 
: La Réunion, petit territoire, du fait de quelques espèces animales en danger, possède des animaux « stars » : pétrel noir de bourbon, pétrel de Barau, tuit-tuit, papangue, gecko vert de Manapany. Non endémiques, mais à la forte aura médiatique, il y a aussi les baleines.
Ces animaux « stars » sont aussi une manne financière puisqu’ils permettent de disposer de financements pour tenter d’assurer leur conservation.
Il y a donc des associations qui existent, se spécialisant dans ces animaux, et qui obtiennent parfois d’importants financements dans le cadre de programmes de conservation. Ces associations subventionnées, tout le monde les connaît, elles peuvent faire du bon travail (ou pas), mais étant donné leur dépendance, elles ne peuvent exprimer la moindre remarque pouvant fâcher les financeurs, et jouent parfois le rôle d’association-alibi pour donner une image « écolo » à des actions qui ne le sont pas.

Ainsi, à La Réunion, et nous ne sommes pas les seuls à le constater, un groupe de personnes, que l’on retrouve parfois dans différents organismes ou associations, semble s’être approprié le patrimoine naturel de La Réunion. Cette pratique de « l’entre-soi » ou l’on se soutient l’un l’autre en oubliant les faits, mais en privilégiant les relations de clan, devient de plus en plus apparente et choquante, et joue au final, à l’encontre de la préservation de la Nature à La Réunion, car cela suscite une réaction négative de plus en plus marquée vis-à-vis de ceux censés officiellement agir pour la protection de l’Environnement de manière non partisane.

Une nouvelle fois, nous sommes contraints de réagir face à une atteinte grave à l’Environnement, menée cette fois à l’encontre de la population de puffins du Pacifique (Ardenna pacifica) dans le sud de l’île, sur la commune de Petite-Ile.

Nous avons constaté dans une zone de falaises, zone de reproduction-nidification de puffins du Pacifique, oiseaux marins protégés à La Réunion par arrêté ministériel du 17 février 1989, que des filaos ont été abattus et les troncs et branchages amoncelés sur des « terriers » de puffins. Ce comportement visiblement irréfléchi et qui a potentiellement un impact négatif sur la reproduction d’une espèce animale protégée, nous oblige à intervenir.
Ce saccage a été perpétré par l’ONF à la demande du Conservatoire du Littoral, propriétaire des lieux.


Puffin du Pacifique.


Abattage par coupe franche de filao sur terrier ! Incroyable.

Abattage et amoncellement de branchages sur terriers. Edifiant.

Le 15/01/2019, Nous avons contacté, pour les alerter simultanément, l’association SEOR (qui s’est notamment donné pour objectif  la protection des oiseaux et de leurs habitats), et l’association NOI (Nature Océan Indien) qui elle, porte un projet de « restauration écologique » de la végétation dans la zone, dans le cadre d’un programme de 3 ans, sur 6 ha, avec un financement de 300 000 euros, en faveur du gecko vert de Manapany.
La SEOR ne répond pas et, compte tenu de notre préalable 2, on ne peut que légitimement s’interroger sur cette absence de réaction.

Le 28/01/2019, soit quasiment 2 semaines après, NOI, comme seule réponse à notre alerte, nous a renvoyé vers le Conservatoire du Littoral, propriétaire des lieux, que nous n’arrivons pas à joindre, puisque personne ne répond au téléphone.
Nous prévenons alors Monsieur le Maire de Petite-Ile pour l’informer de ce qui se passe sur sa commune.

Le 31/01/2019, un responsable de l’ONF que nous avons contacté pour expliquer qu’il y a problème car nous constatons la destruction systématique des filaos dans les falaises et jusqu’au rivage (la majorité coupée et certains annelés), ce qui génère un impact potentiellement négatif sur les puffins du fait de la modification de l’environnement local et des amas de troncs coupés et branchages qui représentent un obstacle pour l’accès aux terriers et pour l’envol des oiseaux. Dans une posture « droit dans ses bottes », il explique qu’il ne fait qu’obéir aux instructions du Conservatoire du Littoral.
Ce même jour, nous réussissons à contacter (dans une volonté de démarche toujours amiable) un membre du Conservatoire du Littoral pour alerter et demander une suspension des travaux en cours, et une réunion rapide des différents acteurs intervenants sur site pour examiner les impacts potentiellement négatifs que nous soulevons et ainsi améliorer la procédure de restauration du site.
Nous alertons aussi par mail la BNOI (Brigade Nature Océan Indien) : « Nous sollicitons l'intervention de la BNOI pour constater cette atteinte à la zone de nidification des puffins, et pour faire sanctionner les responsables, quels qu'ils soient, si du moins les lois de la République Française s'appliquent à toutes et à tous de manière égale. »

Le lundi 04/02/2018, le Conservatoire du Littoral, par l’intermédiaire de sa responsable, Adjointe du délégué pour l’Océan indien, nous répond par mail, qu’ils ne comptent pas suspendre les travaux malgré notre alerte, en clair, ils font pour le mieux selon des procédures scientifiques validées.
Ceci est malheureusement bien à l’image du système local où quelques personnes croient tout connaître sans maîtriser la réalité du terrain. Le dialogue n'est pas possible, d’un côté les « sachants » dominants et de l’autre « les ignorants » censés ne rien comprendre et ne faisant pas partie du cercle des "scientifiques agréés"…

Nous avons pourtant signalé différents problèmes :

L’abattage des filaos, quasi-systématique dans et en bas des falaises, justement là où sont situés une bonne partie des terriers des puffins, ce qui modifie l’environnement local (ensoleillement, température, repères éventuels pour les oiseaux marins, etc) et potentiellement diminue l’attractivité du site pour les oiseaux marins.

Cet abattage systématique dans certaines zones, et irréfléchi car ne tenant pas compte des conditions de reproduction des puffins, fait également fi du principe de précaution car il ne tient compte que des nids occupés en tout début de saison de reproduction et de plus le rayon de sécurité autour des nids n’est que de 6m, ce qui potentiellement met en danger cette colonie de puffins du Pacifique.

La responsable du Conservatoire du Littoral affirme que l’abattage n’est pas total, seulement ¼ est abattu ou « annelé » (on réalise un anneau de découpe de l’écorce pour faire mourir l’arbre)
Pourtant, il suffit d’aller sur site pour constater l’étendue des dégâts au niveau des falaises, notamment l’amoncellement de déchets de coupe sur les terriers, ce qui prouve qu’il s’agit bien d’une élimination systématique des filaos dans la zone de reproduction des puffins, et des travaux ont lieu aussi en saison de reproduction. C’est ce que nous avons indiqué à la BNOI par mail et téléphone, BNOI à qui nous avons demandé le constat sur place étant donné qu’il n’y a pas nécessité absolue d’éliminer tous les filaos dans et en bas de falaise.


AVANT

AVANT

APRES. Le constat est sans appel.

Cette responsable du Conservatoire du Littoral semble ne pas comprendre en quoi l’abattage systématique de filaos perturberait les puffins.
Il faudrait donc lui expliquer que les animaux et les oiseaux peuvent avoir leurs repères visuels et que les puffins de cette colonie étaient en équilibre avec leur environnement même s’il s’agissait d’un milieu déjà modifié avec ces quelques filaos, et que cela n’a rien à voir avec la zone de désolation actuelle. D’autant que certains oiseaux marins comme les paille-en-queue sont connus pour nidifier par terre souvent contre le tronc des filaos et autres arbres et arbustes littoraux dans les zones où il n’y a pas de prédateur introduit.


Paille-en-queue où ? Ne serait-ce pas au pied de filaos ?

Les faucons migrateurs les apprécient bien comme perchoirs, et les « serins péi » devenus rarissimes, en exploitent même les graines.



Faucon Eléonore libre. Où ?

Serin du Mozambique (trés prisé pour son chant), quasi disparu de la Réunion. Exploitant les graines de filaos dans son alimentation.

Nous contestons donc la destruction dans et en bas des falaises, de tous les filaos.

Selon, cette responsable du CL, les nids au voisinage des filaos abattus ne seraient pas occupés … mais bien sûr qu’ils ne le sont plus avec ce dérangement majeur. Dire que nous avons observé pendant plusieurs années la reproduction des puffins depuis la naissance à l’envol dans cette même zone aujourd’hui désertée du fait du saccage ! Le dérangement a été manifeste.




Puffin juvénile, dont le terrier était régulièrement occupé auparavant ... Son terrier est désormais sous les branchages, donc il n'est évidemment plus occupé désormais !

Cette responsable du CL tente aussi de se dégager de toute responsabilité en cas de chute d’arbre annelé qui tomberait en fin de vie. Cela est très étonnant alors que le site qui domine l’îlot de Manapany est un site qui peut être fréquenté par des marcheurs et des pêcheurs. 


1 des filaos annelés au point de vue sur la "petite-île".

Et nous n’accepterons pas, comme le proposerait un responsable de l’ONF, que le site soit interdit au public du fait de cet annelage qui est leur œuvre mais recommandons de prévenir le public des risques éventuels de chute d’arbres (panneaux d’information sur le chantier de restauration en cours et conduite à tenir)

De plus, des travaux se déroulent en pleine période de reproduction-nidification, ceci, malgré les tentatives de justification du CL, ce n’est pas normal.

En résumé, l’action menée de restauration de forêt doit s’effectuer majoritairement en partie haute, afin de ne pas impacter la zone de falaise et la partie basse où les puffins se reproduisent, ainsi qu’en dehors de la période de reproduction des puffins et de la période cyclonique.
Il faut stopper l’abattage sauvage en bas et dans les falaises.
Il faut enlever les troncs et branchages abandonnés à la sauvage, en procédant en période hivernale, hors saison de reproduction des puffins tout en prenant soin de ne pas dégrader les terriers.
Nous recommandons l’usage d’un broyeur permettant de valoriser sur site la litière végétale produite dans les replantations d’espèces indigènes et/ou endémiques.


Une action supposée être en faveur d’une espèce (le gecko vert de Manapany), ne peut se faire au détriment d’une autre (puffin) !

Nous avons informé et sensibilisé Monsieur le Maire de Petite-Ile sur ce qui se passe sur le littoral de sa commune et lui avons montré les images illustrant nos informations.
Nous lui avons demandé d’intervenir pour que ces travaux de « restauration écologique » prennent réellement en compte les sites de reproduction des puffins du Pacifique et qu’en hiver, l’enlèvement et le broyage des troncs et des branchages sur et en bas des falaises soit effectué, pour que les oiseaux puissent accéder à nouveau facilement à leurs terriers. Nous le remercions publiquement pour le respect de ses engagements.

Qu’on le veuille ou non, le filao fait depuis longtemps partie de la Nature Réunionnaise, et son élimination systématique, excessive et coûteuse pour les contribuables, et faisant fi de tout aspect socio-culturel, n’est pas acceptable.

On s’acharne donc sur les filaos à grand frais d’argent public pour officiellement restaurer un habitat favorable au gecko de Manapany, tout en impactant la colonie de puffins, mais en attendant on n’a pas vu le début d’un commencement d’action concrète pour lutter contre les reptiles invasifs comme par exemple Phelsuma laticauda et surtout le grand gecko vert de Madagascar, Phelsuma grandis (20 à 30 cm !), en provenance de Madagascar et qui s’est déjà répandu sur St-Pierre et Le Tampon… et qui malheureusement ne fera qu’une bouchée de notre gecko vert de Manapany …

Nous vous tiendrons informés.
2019, année de la transparence selon notre Ministre de l’Outre-mer ….

Justement, nous informons que nous avons déposé plainte auprès du Procureur de la République puisque notre démarche amiable a été rejetée par le Conservatoire de l'Espace Littoral et des Rivages Lacustres.

acsp le 07.02.19 à 15:06 dans Nature Faune Flore Infos - Version imprimable
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Commentaires

detruire une zone naturelle!, pour la rendre plus naturelle spécificité locale!.

ECHO..SYSTEME.! - 14.02.19 à 15:59 - # - Répondre -

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