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Association Citoyenne de Saint-Pierre, Ile de La Réunion
Des habitants de St-Pierre et de l'île de La Réunion, qui s'expriment. Exceptionnel à La Réunion, une association environnementale libre et indépendante (non subventionnée ni liée à quiconque !)

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La départementalisation de Mayotte : Une affaire à suivre

Photo prise à Boueni (Bweni) en octobre 2009

« La départementalisation réussira si le Gouvernement, les Mahorais et leurs représentants scellent un pacte pour la départementalisation, prometteur, sans zone d’ombre ni ambiguïté. Ce pacte concrétisera nos engagements mutuels pour l’avenir. » (page 2)
« Nous devrons privilégier la responsabilité, favoriser l’économie de marché et un développement économique fondé sur les atouts propres du territoire, encourager les revenus du travail personnel, préserver l’environnement. Le modèle de départementalisation à Mayotte est à inventer. Ne plaquons pas à Mayotte des modèles qui correspondent à d’autres époques ou d’autres situations. » (page 4)
Extraits du Pacte pour la départementalisation de Mayotte :
http://www.outre-mer.gouv.fr/IMG/pdf/Pacte_departementalisation_Mayotte.pdf

Pas sûr que les Mahorais en aient bien compris toutes les implications et que l’île de Mayotte, en réalité archipel né des activités volcaniques, n’y perde pas son âme.


En effet, selon Le Monde diplomatique du mois de juin 2011 : « Les Mahorais expulsés du littoral - A Mayotte, départementalisation à la pelleteuse » (page 12), accessible sur : http://www.monde-diplomatique.fr/2011/06/CARAYOL/20657
Ce qui était déjà dénoncé par un article du mensuel Billets d'Afrique 200 - Mars 2011, titré
Mayotte « Au nom de la départementalisation, je te déshumanise ! - Oui, Missié ! » :
http://survie.org/billets-d-afrique/2011/200-mars-2011/article/mayotte-au-nom-de-la

Il semble que les autorités françaises mettent bien du zèle à appliquer les articles L5111-1 à L5111-5 et L5311-1 à L5311-3 (Version consolidée au 1 mars 2011) du Code général de la propriété des personnes publiques).
En résumé, sous couvert de développement économique, la population côtière mahoraise est menacée d’expulsion sauf à acquérir un titre de propriété légal. Il est aisé d’entrevoir les difficultés que cela représente pour ces personnes dont les conditions de vie sont d’une part précaires et d’autre part le plus souvent liées à la pêche.

Photo prise à Boueni (Bweni) en octobre 2009

Mayotte est un bijou de biodiversité, abritant nombre d’espèces endémiques, c'est-à-dire spécifiques à une région donnée et que l’on ne retrouve nulle part ailleurs car liées à un habitat particulier.
http://oncfs-outremer.disweb.fr/faune_sauvage/faune_de_mayott/esp_prot.htm

Ces espèces sont protégées, en voici quelques représentants incontournables:
A commencer par l’adorable, espiègle et emblématique lémurien dénommé Maki ou Komba (Eulemur fulvus mayottensis). Primate essentiellement frugivore, provenant d’Afrique probablement via Madagascar, cette sous espèce de lemur fulvus s’est tellement bien adaptée à son environnement, préservée de son prédateur principal le singe, qu’elle en est devenue endémique. Si vous entendez un grognement de cochon, c’est probablement qu’il n’est pas loin !

Maki sur baobab, N’Gouja en mai 2010

En levant les yeux, on peut apercevoir la fameuse Roussette ou Ndrema (Pteropus seychellensis comorensis), sous-espèce de grande chauve-souris, mammifère qui se nourrit également de fruits et assure la pollinisation en disséminant les graines.
Comme elle est diurne, elle s’active dès le milieu d’après-midi jusqu’au soir.

Roussette de Mayotte, mai 2010

Roussette et Maki à visionner (clic sur le lien suivant) :
http://www.youtube.com/watch?v=GfnlsNGr67c

Rapprochons-nous à présent pour admirer le superbe gecko diurne poussière d’or (Phelsuma laticauda). Ce reptile, appelé aussi margouillat, est insectivore et à ce titre bien utile pour dévorer les moustiques qui pullulent dans un milieu tropical chaud, dont l’hygrométrie dépasse souvent les 70% de taux d’humidité.

Gecko diurne poussière d’or ou gecko vert à Mamoudzou (Momoju), octobre 2009

Munis d’un masque et d’un tuba, faisons un tour dans le magnifique mais fragile lagon de plus de 1 500 km², doté d’une immense barrière corallienne, aquarium naturel où s’épanouissent et se côtoient de nombreux organismes.

Toutes les espèces recensées par l'Observatoire des Mammifères marins sont protégées, ainsi que les tortues marines. Les deux espèces principalement représentées sont la tortue franche ou verte ou Nyamba (Chelonia mydas) et la tortue imbriquée, dite aussi tortue à écaille (Eretmochelys imbricata) :

Tortue verte sur l’herbier de N’Gouja, mai 2010
Tortue et rémoras en nage à visionner : www.youtube.com/watch

Tortue imbriquée, N’Gouja en octobre 2009

La carte d’identité des tortues marines s’établit en fonction des deux profils de sa tête, équivalent pour nous à des empreintes digitales. La forme du bec est révélatrice de son alimentation. La première est herbivore (bec arrondi) alors que la deuxième est plutôt carnivore (bec pointu). Les tortues vertes émergent des eaux la nuit pour pondre leurs œufs sur différentes plages de Mayotte. Moment intime magique pour l’observateur, mais particulièrement éprouvant pour la tortue, qui doit donc faire l’objet de notre plus grand respect. Entre terre et mer, les mangroves, arborés de palétuviers, sont de véritables forêts tropicales qui abritent des écosystèmes particuliers et servent de barrière naturelle aux agressions de la houle et des cyclones.
Le Dugong (vache des mers), cousin du Lamantin, y puise sa nourriture, malheureusement cette espèce est en voie de disparition du fait de la raréfaction de son alimentation, de la pollution du milieu aquatique et surtout de la pêche au filet.

Toujours en plongée, la faune et la flore se dévoilent peu à peu :

Au moins cinq nudibranches (Glossodoris atromarginata) entrelacés à N’Gouja

Mérou oriflamme (Epinephelus fasciatus)

Poisson-clown mouffette (Amphiprion akallopisos) dans leur anémone de mer Magnifique (Heteractis magnifica) qui a perdu ses couleurs, victime comme les coraux d’un grave phénomène de blanchissement depuis avril 2010, imputé au réchauffement climatique.

Bien que l’anémone soit urticante, le poisson-clown est immunisé, ce qui leur permet de vivre en symbiose en se rendant des services réciproques comme de se protéger mutuellement.

Généralement le plus gros poisson clown représente la femelle dominante du groupe, le second en taille étant un mâle. Si la première meurt, le numéro deux changera de sexe pour prendre sa position.

Labres nettoyeur (Labroides dimidiatus) déparasitant un Capucin à bande noire (Parupeneus forsskali) ou Faux nettoyeur (Aspidontus taeniatus), blennies mimétiques qui imitent l’apparence des premiers pour mieux approcher leurs clients afin de leur arracher des lambeaux de peaux ?

Ilot de sable blanc – Mutsanga Tsohole (photo Fréderic Madelenat)

Mayotte, au délicieux parfum d’ylang-ylang, s’inscrit comme un joyau d’exception dans le paysage français, véritable paradis pour les naturalistes, sa mosaïque de culture en fait tout son charme. Une urbanisation intensive et un tourisme irrespectueux des sites seraient dramatiques tant pour sa population, que pour sa biodiversité.

Les mahorais l’ont d’ailleurs bien compris :
Photo prise à Boueni (Bweni) en octobre 2009 (Félicitations aux artistes)
Jéjé ? :
Comment allez-vous ?

Liens pour en savoir plus :
http://www.outre-mer.gouv.fr/IMG/pdf/recap_pacte_depart.pdf

http://www.outre-mer.gouv.fr/IMG/pdf/DPMayotte-12.pdf

http://www.mayotte.pref.gouv.fr/workspaces/dossier/departementalisation

Article, photos (sauf l’îlot de sable blanc) et vidéos par Rachel Lebatard
Association Citoyenne (Saint-Pierre, Ile de la Réunion)

acsp le 29.06.11 à 12:04 dans Nature Faune Flore Infos - Version imprimable
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Commentaires

nous ne changerons pas l'homme

Qu'est ce que des étrangers débarqués de je ne sais où d'europe ou d'ailleurs ont fait aux amériques?
Ils ont écrit des torchons et décrété que les terrains leur appartenaient. A ces motifs ils ont massacré des milliers d'indiens qui ne voulaient pas céder leur terres ancestrales, ils n'avaient pas d'écrit pour acter le fait qu'ils soient propriétaire, et en plus même s'ils en avaient eu les envahisseurs n'auraient pas su les comprendre et auraient été déclarés nuls ( c'est bien connu seul l'homme instruit a le droit de vivre décement, et détient la vérité).
C'est bien la loi du plus fort qui est passée....
Que sont devenus les envahisseurs, ils ont prospéré.
Que sont devenus les indiens? Ils ont été décimés, et parqués....
D'ailleur je me demande même s'ils ont les torchons qui leur donneraient le droit d'etre dans ces parcs.
Voila ce qu'est l'homme civilisé.
Y voyez vous une différence d'avec les animaux qui s'installent sur le territoire des autres et ce sans papiers aucun en tuant ou faisant fuir le plus faible?

ti colon - 01.07.11 à 04:28 - # - Répondre -

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