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ALERTE : Projet « en missouk » de nouvel arrêté Cétacés 2020 » !
L'exclusion par l'argent, "l'eskrologie" dans toute son arrogance à La Réunion !
Projet « en missouk » de nouvel arrêté Cétacés 2020 ».
La position de l'Association Citoyenne de Saint-Pierre-REUNION.
C’est le site internet d’Imazpress Réunion qui le dévoile au public ce samedi 4 juillet 2020.
« La préfecture réfléchit à une évolution de l'arrêté signé le 12 juin 2019 sur l'observation des cétacés à La Réunion. Pour compléter les règles déjà entrées en vigueur l'an dernier, trois nouvelles propositions sont sur la table : une période de quiétude dès 16h pour la mise à l'eau et 18h pour l'observation, l'interdiction de la mise à l'eau dans la réserve marine pour les couples mère-baleineau et la présence obligatoire d'un accompagnateur diplômé pour nager à proximité des cétacés. Tous les partenaires ont été invités à donner leur avis, en vue d'une signature d'arrêté mi-juillet … Selon des documents officiels que nous avons pu consulter à Imaz Press, la préfecture envisage de signer un nouvel arrêté sur l'approche et l'observation des cétacés, autour de la mi-juillet. »
Pour rappel, l’Association Citoyenne de Saint-Pierre-REUNION, association environnementale indépendante, avait participé à la consultation publique (5 au 11 juin 2019) qui avait abouti à l’arrêté du 12 juin 2019. L'Association Citoyenne de Saint-Pierre-REUNION avait été la seule à avoir eu le courage d'exprimer publiquement son avis pendant la consultation publique. Cet arrêté avait su adopter une position raisonnée, et avait tenu compte de propositions argumentées aussi bien par nous que par d’autres passionnés du milieu marin.
Ce samedi 04 juillet 2020, c’est avec surprise qu’apparaît un nouveau projet d’arrêté 2020 !
L’Association Citoyenne de Saint-Pierre-REUNION se veut transparente et diffuse publiquement sa position sur ce projet dont le texte n’a pas été mis dans le domaine public !
Sur la forme,
Nous contestons la méthode du « missouk » pratiquée à nouveau par la DEAL de La Réunion, qui exclue les usagers et passionnés du milieu marin de toute concertation préalable. Malgré notre demande de participation à toute concertation relative à un projet d’arrêté Cétacés, demande exprimée directement au Ministère en octobre 2018, puis à la DEAL Réunion début 2019 par l’intermédiaire de la Sous-préfecture de Saint-Pierre, nous avions déjà été exclus de cette concertation préalable en 2019. Et encore, là, il y avait une consultation publique de 6 jours …. du 5 au 11 juin 2019 … suivie immédiatement de l’arrêté publié juste le lendemain … le 12 juin.
En 2020, le procédé est pire encore.
1/ L’exclusion : nous découvrons par hasard un samedi 4 juillet que « l’arrêté devrait être pris autour de la mi-juillet. » « Un courrier tamponné par la DEAL (direction de l'environnement, de l'aménagement et du logement), service de la préfecture, a été envoyé aux différents partenaires à savoir les communes, les intercommunalités, les clubs de plongée ou d'activités nautiques… » Mais rien à une association impliquée dans l’Environnement depuis 20 ans et qui a exprimé sa volonté de participation.
Ce procédé, l’exclusion d’une association environnementale réunionnaise, n’est pas acceptable. Et ce d’autant plus lorsque l’Etat prône une évolution vers plus de démocratie citoyenne participative.
Pourquoi la DEAL Réunion persiste-t-elle à exclure l’Association Citoyenne de Saint-Pierre-REUNION ?
2/ Le « missouk » : si ce n’était cet article d’Imazpress, tout se serait passé en catimini.
Pourquoi ce genre de pratique ?
Pourquoi ce manque de transparence ?
Pourquoi l’absence de toute communication et concertation publiques ?
Cela fait nombre d’années que l’Association Citoyenne de Saint-Pierre-REUNION a mis en évidence les dérives de la gouvernance à La Réunion, pourtant île française. Les années passent, on aurait pu espérer une évolution positive des dirigeants locaux, mais c’est le contraire. De pire en pire.
Sur le fond.
(NB : Nous ne pouvons que nous baser sur les indications de l’article d’Imazpress puisque le projet d’arrêté n’a pas été rendu public …)
Il faut rappeler que l’arrêté N° 2202 / 2019 du 12 juin 2019 est déjà limitatif et semblait convenir à la majorité.
Trois nouvelles règles seraient prévues.
• "L’instauration d’une phase de repos de 18h à 9h le lendemain : l’approche et l’observation seraient autorisées entre 9h et 18h. En revanche, les mises à l’eau ne seraient autorisées que jusqu’à 16h".
« Selon la DEAL, ce choix a été fait "en fonction des connaissances scientifiques sur les cycles journaliers des animaux (socialisation, repos, prédation)" tout en sachant que "des dérogations exceptionnelles pour certains opérateurs demeureront possibles sous conditions". »
Simple remarque : à La Réunion le soleil est levé avant 07h du matin en cette période.
Ce choix aurait été fait "en fonction des connaissances scientifiques sur les cycles journaliers des animaux (socialisation, repos, prédation)"
Sur la base de quelles études validées (et par qui ?) se fondent ces soi-disant fameuses connaissances ?
Vous remarquerez, nous y sommes habitués à La Réunion, l’indication de « dérogations exceptionnelles », dont on ne précise ni la nature des opérateurs, ni les motifs.
Inutile de vous faire un dessin ... on devine très bien pour qui cet article est mis en place.
S’il ne faut pas déranger les cétacés en dehors de cette période horaire, cela doit être le cas pour tout le monde, sans favoritisme, pour quelque motif que ce soit.
• "L’interdiction des mises à l'eau en août et septembre dans la réserve marine uniquement sur les couples mère-baleineau"
Il faut rappeler qu’il est déjà interdit de se mettre à l’eau dans la zone des 300m en raison du risque requins et que cette limite implique de fait une zone de non-approche des cétacés.
Nous reprenons ici ce que la section locale de la Fédération française d'études et de sports sous-marins (FFESSM) indique dans l’article d’Imazpress :
"les données scientifiques ne décrivent pas de baisse de la fréquentation de nos côtes par les baleines à bosses et leurs petits qui seraient du fait des observations sous-marines dans le périmètre de la réserve naturelle nationale marine". La fédération insiste sur le fait que "les baleineaux sont les premiers ambassadeurs volontaires de ces rencontres sous-marines". Profondément curieuses, les jeunes baleines sont en effet réputées pour se rapprocher elles-mêmes des nageurs. La limite des 15 mètres n'étant valable que dans le cadre d'un rapprochement volontaire de la part du baigneur. »
Sur ce point précis, la description comportementale de la FFESM rejoint exactement celle que nous avions exprimée en 2019.
En effet, tous les observateurs aquatiques savent très bien qu’une approche calme et en silence est parfaitement compatible avec l’animal. Et c’est même le baleineau, qui lorsqu’il est suffisamment gros, se rapproche, fait le show par ses vrilles devant les observateurs lorsqu’il monte respirer. Ceci est connu de tous les pratiquants de l’observation aquatique des cétacés, qu’ils soient professionnels ou pas !
• "L'obligation de présence d'un accompagnateur diplômé pour les mises à l'eau"
« Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage. »
Ce dicton illustre parfaitement la campagne de dénigrement systématique orchestrée à La Réunion pour évincer les passionnés de l’observation des cétacés en milieu naturel. Les médias s’en font l’écho pour faire du buzz, généralement sans même une analyse critique, et dans une absence totale de démarche déontologique ou même scientifique.
Le but est clair : évincer les particuliers de l’observation aquatique, en faisant passer les observateurs de La Réunion pour des « ignorants ».
Il faut préciser que l’observation aquatique n’intéresse pas tout le monde. Elle concerne une population généralement déjà sensibilisée, réceptive à la préservation de l’Environnement. Tout le monde n’ose pas se mettre à l’eau, en plein océan, avec la patience nécessaire pour attendre d’observer des cétacés.
Il y a pléthore d’images qui montrent des animaux paisibles en présence d’humains.
Chaque animal est différent évidemment, et s’il n’accepte pas de présence humaine, il s’éloigne très vite d’un simple coup de caudale !
Soyons sérieux, l’impact d’une observation tranquille, et sans apnée, tend vers zéro.
Ce qui est important, la transmission des bonnes pratiques, est déjà faite par les passionnés.
Passionnés qui ont un rôle moteur de diffusion et partage d’expérience, ce qui est bien plus valorisant pour la population que l’interdiction méprisante.
En résumé, une observation aquatique raisonnée et responsable par les passionnés, est tout à fait acceptable.
Ce projet de la présence obligatoire d’un accompagnateur « diplômé » "pour toute mise à l’eau" est discriminatoire et inacceptable.
Il revient à privatiser l’observation aquatique des cétacés.
Nous refusons le modèle de la sélection par l'argent pour l'accès au patrimoine naturel !
Comment une famille, ou même des jeunes encore sans revenus (scolarisés, étudiants), pourraient payer les tarifs élevés de prestations des structures commerciales ?
Ce virus de l’exclusion au milieu naturel par l’argent, que ce soit au volcan (tentatives d’obligation de guide payant pour éruption) ou dans l’océan (guide payant pour observer les baleines), est une problématique croissante qui ne peut que finir par susciter l’indignation et la révolte parmi la population de La Réunion.
La décision de prendre un guide, lorsque l’on ne connaît pas du tout le milieu, ce qui peut être le cas de touristes, lorsque l’on souhaite des sorties de courte durée, avec des prestations annexes (boissons etc), cela ne pose pas de problème, cela se pratique déjà.
Mais la décision de prendre un guide, doit rester une démarche volontaire, et non pas une obligation.
Notre patrimoine naturel n’est ni un zoo ni un cirque (prisons d’animaux) !
La coexistence entre professionnels et passionnés est tout à fait possible, il n’y a pas de justification objective pour un monopole d’accès au milieu naturel.
Selon Imazpress, « Les associations disposant de ces diplômes adaptés sont également concernées ». Mais La DEAL précise qu'à terme, "il est souhaité qu’une formation spécifique à l’approche des cétacés soit requise. Cette formation sera mise à l’étude et deviendra obligatoire pour toute mise à l’eau, mais cette formation n’est pas envisagée dès 2020."
Soyons clairs, soit on paie un guide, soit on adhère à une association qui aurait un guide diplômé d’une formation adaptée … (donc on paie aussi). Mais comme le ridicule ne tue pas, pas de formation cette année, donc retour au guide payant.
Pas la peine de « tourner autour du baleineau », nous le répétons, nous refusons l’exclusion par l’argent et donc cette mesure discriminatoire !
La DEAL-Réunion aurait-elle pour rôle de privilégier quelques sociétés commerciales au détriment des loueurs de bateaux qui sont aussi des acteurs économiques mais qui, eux, permettent cependant aux observateurs amateurs locaux de mutualiser les coûts ?
Il est de notoriété publique que les sociétés commerciales proposant l’activité aquatique pratiquent des tarifs inaccessibles à une partie importante de la population de l’île dont près de la moitié vit sous le seuil de pauvreté.
Il ne peut y avoir acceptation sociale à ces mesures discriminatoires !
Le temps passé des "akaparer", c'est révolu !
• L’objectif « protection des cétacés » est fallacieux.
En effet, ce projet de nouvel arrêté qui présente en bouc-émissaires de tous les maux les Réunionnais passionnés par leur milieu naturel, occulte :
- l’activité « jet-skis » bruyants naviguant à pleine vitesse sur l’océan en pleine saison des baleines
- celui aussi des navettes incessantes des gros bateaux de sociétés touristiques (toute l’année et pas seulement en saison des baleines) dont le bruit des moteurs existe bel et bien. Le nombre de bateaux professionnels a-t-il été réduit au cours de ces dernières années ? Eh bien non …
- les drones nombreux parfois bien bas sur les têtes des observateurs et sur les baleines.
- la pratique de l’apnée, qui elle, pourrait être discutée lorsque baleine et baleineau se reposent sous la surface
Image 04 07 2020 Site Réserve nationale Marine de La Réunion
- l’inaction de l’Etat localement face à la pollution du milieu marin par les plastiques, phénomène d’ampleur majeure
Il faut remettre les choses dans un contexte global. On pointe un éventuel impact non démontré de quelques observateurs aquatiques des cétacés (soyons réalistes, cela représente un pourcentage très faible par rapport au nombre de clients des bateaux professionnels) pour les stigmatiser, en occultant les problématiques majeures de pollution des eaux à La Réunion !
Ceci est à rapprocher de ce que préconise la DEAL pour le milieu corallien : la mise en place de structures métalliques pour bouturage de coraux (en milieu tropical exposé aux houles cycloniques), une gabegie financière, sans se préoccuper là encore de l’essentiel, la qualité des eaux !
Savez-vous que la DEAL a soutenu le projet de zoo en forêt d’Etang-Salé « bioparc » avec introduction de la fauconnerie à La Réunion ?
Ce serait cela le respect animal façon DEAL Réunion, et le respect de « nout tradition » ?
Pour ce qui est du risque en milieu naturel, soyons sérieux, le risque zéro n'existe nulle part, pas même chez soi. Le risque dans l'observation aquatique des cétacés est bien moindre que celui permanent sur les routes, celui des activités de haute montagne, et même celui dans les campagnes françaises avec les nombreux accidents de chasse, activité accidentogène majeure pourtant non remise en cause !
Tenter de faire croire que l’observation aquatique des cétacés est une problématique prioritaire est une manipulation, qui masque très mal des incohérences dans le domaine environnemental à La Réunion ainsi que la volonté manifeste de favoriser certains.
• Ce projet d’arrêté va à l’encontre de l’Education et de la Connaissance.
On légifère, on multiplie les arrêtés, et on judiciarise l’accès au milieu naturel alors qu’un arrêté est déjà en place et qu’il est incontestable que les pratiques se sont améliorées au fil du temps, grâce
- à une meilleure information
- à l’expérience des observateurs acquise du fait justement de l’observation aquatique qui permet de mieux anticiper les comportements animaux
- il est de notoriété publique que des observateurs passionnés en milieu naturel réalisent des découvertes qui contribuent à la connaissance.
En résumé,
- nous demandons le maintien en l’état de l’arrêté N° 2202 / 2019
du 12 juin 2019, arrêté qui a fait l’objet d’une consultation publique il y a 1 an tout juste.
- pour aller plus loin dans la formation de tous les observateurs de cétacés, nous préconisons la mise en place d’une formation sur internet pour tous, gratuite, et validée par une attestation, à l’image de celle si bien réalisée par la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC) avec sa formation de télépilote de drone de loisirs, un modèle de pédagogie qui ne peut que susciter l’adhésion : https://fox-alphatango.aviation-civile.gouv.fr
La protection du milieu naturel passe par l’éducation et l’observation en milieu naturel.
L’Humain fait partie intégrante de la Nature.
acsp
le 07.07.20 à 16:03
dans Nature Faune Flore Infos
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